Depuis les récits mythiques anciens jusqu’à la fiction du XXIème siècle, la littérature, en tant que produit de l’imagination
humaine, est toujours restée en communion avec le rêve et
l’action de rêver. Les articles inclus dans le 34ème numéro de la revue AIC explorent les dimensions symboliques complexes, la nature et les fonctions des RÊVES en littérature. En visitant des textes d’époques et d’espaces différents, de l’Épopée de Gilgamesh aux oeuvres canoniques de Shakespeare et de Calderón, de la poésie de la dynastie Tang au romantisme
européen, de Dostoïevski à George Orwell et Tennessee Williams, de Marguerite Yourcenar et Dino Buzzati à Michel Butor, Ana Blandiana et Matei Vişniec, de Yan Lianke à Joséphine Bacon – poétesse de la Toundra, les contributeurs au numéro 34 ont abordé les rêves, les rêves éveillés, le processus et les paysages oniriques, principalement d’un point de vue psychologique et psychanalytique.

Vu comme : pont vers l’autre monde/l’au-delà, métaphore/allégorie des états
psychologiques, messager de l’avenir, idéal politique changé en cauchemar, refuge face au trauma, à la perte et au déplacement social, pratique spirituelle – marqueur de l’identité culturelle, soulagement pour le coeur languissant, source de développement personnel et de croissance spirituelle, le rêve littéraire a déployé ses pouvoirs (re)génératifs,
prémonitoires, réparateurs et thérapeutiques. Médiateur entre le conscient et
l’inconscient, la raison et l’émotion, la violence et l’empathie, l’utopie et la dystopie, le rêve s’est révélé comme un topos essentiel dans la littérature, et, de plus, un moyen
d’expérimentation, conduisant à diverses formes d’hybridation des modes et des
genres littéraires.